Vendredi 28-mars-2014, Annecy-Parmelan-Revard en moins de 10 thermiques

En ce vendredi de fin mars, Nico me fais signe qu’il est super motivé pour aller voler. Je regarde vite les prévisions : un léger vent de sud avec des plafonds assez bas, bof et re-bof. Comme c’est le début de saison je me dis que ça me fera de l’entraînement histoire d’être à l’aise quand les conditions seront plus musclées. On se donne donc rendez-vous à Perroix vers 13h. Le temps de décider avec quelle voiture monter, à 13h30 on est déjà au décollage.

Il y’a déjà beaucoup de monde au décollage et les voiles ont l’air de tenir. Je me prépare en vitesse avant qu’il y’ait trop de monde et à 13h50 je suis en déjà l’air en train de me battre avec les thermiques. Deux allers retour devant le décollage me suffiront pour confirmer qu’il n y’a pas grand-chose ici. Feu sur Bluffy où je trouve vite le premier gros thermique de la journée : +3.5 m/s jusqu’à 1900m (fait en 10 minutes). Je commence à douter un peu des prévisions, je me dis que c’est peut être juste local et que j’ai eu de la chance d’être au bon moment au bon endroit. Comme c’est léger sud, j’opte pour le Parmelan qui est bien exposé pour ce vent. Pendant la transition je ne vois personne sur ma destination, ça me changera de la foule à Planfait. En arrivant sur la Tête à Turpin je m’aperçois que je n’avais pas regardé assez haut, il y’a au moins 5 voiles bien au-dessus du Parmelan. En me retournant je vois au moins 3 acolytes qui me suivent, ils ont dû voir ce que je n’avais pas vu.

 

Je ne vois toujours pas le voiles au dessus

Je ne vois toujours pas le voiles au dessus

Je me colle près des falaises et sans faire un seul virage, je monte entre +2 et +3.5 m/s jusqu’à être à 2000m d’altitude au-dessus du refuge du Parmelan. J’avance encore un peu et j’enroule mon 2ème thermique sur le chalet d’Anglettaz jusqu’à 2400m. Définitivement les prévisions sont toutes fausses, ça monte des briques un peu partout.

 

Au plaf sur le Parmelan

Au plaf sur le Parmelan

Maintenant il faut bien réfléchir et choisir la bonne option : a) Aller en plaine direction le Salève (je vois un parapente au loin qui a tenté cette option), b) Aller direction la Roche (y’en a un autre qui est déjà à Sous-Dine), c) Aller au Veyrier pour tenter le grand tour du lac. Comme il n’y a personne au Veyrier, j’opte pour cette solution. Je vole beaucoup mieux quand je suis seul. A plusieurs, j’ai tendance à me faire trop influencer par les autres et ne pas prendre les bonnes décisions.

Au Veyrier, les ascendances sont habituellement toujours turbulentes. Pour éviter ce désagrément, l’objectif c’est d’atteindre le plus vite possible 1800m pour traverser le lac au-dessus d’Annecy. En moins de 5 minutes, l’objectif est atteint et je prends un peu de rab avant la transition pour arriver le plus haut possible au Semnoz. La transition se passe sans encombre et c’est toujours un plaisir d’admirer Annecy et le Paquier vu du ciel.

 

Le Paquier vu du ciel

Le Paquier vu du ciel

Malgré la beauté du paysage, je regarde attentivement mon GPS pour analyser la direction et vitesse du vent. Même lorsque je suis orienté sud la vitesse ne baisse pas beaucoup, ce qui veut dire que le vent est presque nul. Dur de définir une tendance sud ou nord. Ca m’arrange plutôt bien puisque ça me laisse toutes les options possibles.

Arrivé au Semnoz, je trouve vite mon 4ème thermique qui me donnera un peu de gaz pour me rapprocher du sommet. Après ce thermique les ascendances deviennent anémiques à cause du voile qui s’est installé. Je continue à avancer coûte que coûte en espérant trouver mieux plus loin. J’espère que cette stratégie ne va pas se payer par une vache dans ce coin (je n’ose imaginer le temps qu’il me faudra pour rentrer). Quelques aller-retour dans des zones plus ascendantes (ou moins descendantes, c’est selon) me permettront quand même d’arriver au niveau du sommet. Pendant ce moment de doute je me promets que si j’arrive au sommet et bien je fais le plaf et je rentre directement à Planfait. Ca me sera un beau vol quand même.

 

Le sommet du Semnoz

Le sommet du Semnoz

Malheureusement l’appel du large est toujours plus fort. Je vois des parapentes qui arrivent du Revard en ma direction. Si eux ont réussi ce passage, moi je dois réussir l’inverse : aller au Revard et revenir. C’est bien la preuve que je suis influençable quand il y’a d’autres parapentistes à côté de moi.

 

La pont de l'Abime

La pont de l’Abime

Malgré le plafond assez bas, je pousse sur l’accélérateur pour passer au-dessus du pont de l’Abime et rejoindre la montagne de Bange. Ça monte bien mieux ici qu’au Semnoz. La raison est probablement due au voile de cirrus qui est parti maintenant. C’est là que je prends mon 5ème thermique pour entamer la transition vers le Revard. L’arrivé au Revard se passe sans problème et le spectacle d’Aix-les-Bains et son lac est très beau aussi.

 

Aix-les-Bains et le lac du Bourget

Aix-les-Bains et le lac du Bourget

Le 6ème thermique devant le Revard me fait encore changer d’option : il y’a des paras au-dessus de la croix du Nivolet. Un instinct plus fort que moi me pousse à y aller.

 

La croix du Nivolet au loin

La croix du Nivolet au loin

A la moitié de la transition la raison me revient d’un coup et me dit qu’il est déjà 16h, ça serait bien de commencer à rentre avant que les ascendances ne s’éteignent. Demi-tour et à fond sur l’accélérateur, enfin pas trop quand même : ça bouge un peu ici. Le thermique numéro 7 sera pris avant de quitter le Revard, le 8 avant de repasser au-dessus du pont de l’Abime, le 9 devant le Semnoz. Le retour se passe presque mieux que l’aller. Je commence à avoir des regrets de ne pas avoir été jusqu’à la croix du Nivolet.

Retour sur le Semnoz

Retour sur le Semnoz

La transition du Semnoz vers le Roc des Bœufs est un peu limite. Je n’ai pas pris beaucoup de marge au Semnoz et je suis passé au-dessus du sommet avec moins de 100m alors que j’avais moyen de prendre bien plus. J’arrive un peu bas au Roc en espérant que ça va remonter d’où je suis. Malheureusement mon option n’a pas l’air de bien marcher et je suis obligé de ratasser au niveau des arbres pour perdre le moins d’altitude possible. Finalement en volant très près des cimes des sapins j’arrive à rejoindre un bout de falaise qui va me remonter. Quelques aller-retour vont me monter à 1300m, suffisant pour rentrer en direct jusqu’à l’atterrissage de Perroix avec ma merveilleuse Peak-3.

Finalement pour une journée annoncée pas terrible, c’était une journée fumante. J’aimerais bien me tromper comme ça plus souvent. En tout cas merci à Nico pour m’avoir invité à voler et aussi pour la montée au décollage. Désolé de ne t’avoir pas remonté avec ma voiture.

Voici la trace du jour:

http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:gerardchong/28.3.2014/12:51

79.92 km en 3h16 (24.4 km/h de moyenne, c’est pas mal).

 

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